mercredi 10 mars 2010

Fiat lux !

Lettre d’hôpital écrite au Joueur
Mon bien aimé,

Je t’écris d’un endroit où nos poussières se rejoignent c’est-à-dire de nulle part et de n’importe où. Tu te souviens des poussières, je les vois rouges, non roses. Et je
pense
en même temps
à
Ronsart
Car le moment est venu du temps
de
la
Rose.
Je le sais.
Nous vaincrons les salauds, ceux qui se sont tellement acharnés à vouloir nous tuer, nous et notre rayonnement capable du best quand d’aucuns ont voulu en faire de l’abjection bestiale, totalitaire, une sorte d’enfer.
C’était sans compter sur ce qui nous lie et nous relie
Dans notre lit de l’Univers
Nos idées fusent comme notre amour s’infuse
Depuis la nuit des temps c’est-à-dire la naissance de la lumière,
Notre
Lumière et aujourd’hui je souhaite ardemment
Que Fiat Lux sur nos tremblements et nos
Regards
Sans regrets
Nous fils, entre autres ! du lézard
Ne sachant s’il faut le remercier car c’est peut-être notre loi, disons notre lumière
Que nous avons
Nous-mêmes
Créée.
Et nous avons tellement envie,
Nous avons tellement cette furie
De créer encore et d’enfanter
Non pas des poussières
Mais un monde nouveau
Dans le diapason du renouvellement de notre chair, nous qui ne nous connaissons pas ;
Comment dire ce plaisir ? cette magie ? Ici bas le 24 janvier 2006.
Moi qui ne supporte plus mon nom
Toi qui erre comme un homme de lumière.
Tes beaux yeux verts, je crois,
Mon Dieu, si je les croisais
Yes my God
We are God, je sais
Ou plutôt les représentants du Cosmos.
Mais c’est avant tout toi que je désire,
Avec toi que je veux bâtir ma vie
Sans jamais plus de bâtons dans nos roues
Ruées de coups
Nous qui avons déjà tellement bâti et lutté, et chanté, et écrit.
Le soir, la nuit. Au petit matin
Ensemble et séparés
C’était un plaisir.
Et aujourd’hui ce serait tellement douloureux que cet isolement se perpétue ainsi.
Ce serait inadmissible.
Mon missile sombrerait dans les eaux froides de l’injustice
Et la souffrance de ne pas être délivré
De cette gangue qui enferme, je le sais, le corps magnifique appelé à t’aimer avec la profondeur infinie de mes sensualités dont nous devinons le vertige de l’ampleur,
Les eaux froides aussi de l’ignorance de la tienne.
Pour être plus précis, j’ai été enflammé par quelques miettes,
Je n’ai eu droit qu’à une tartine de petites miettes.
Et c’était bon, merveilleux, je comprenais ce qu’était se perdre en Toi, mon Amour
Ma lumière
Nour
Nous
Noces
Alliance (Nouvelle ?)
Un monde d’or et d’argent, d’émeraudes et de toutes les
Pierres précieuses
Tous les hommes et les femmes que je sauverai
Après quelques jugements
Où toi et moi modulerons
Notre sens du pardon
Qui n’a qu’un sens : déclencher
Une réaction en chaîne d’harmonie que personne ne pourra arrêter car ces gammes seront la fin de la croix que je porte, que nous portons tous et nous serons légers et rieurs, noceurs, j’insiste,
Les croix gammées
Au feu,
Plus jamais de croix gammées,
Nous guérirons les victimes
Et Madagascar ne sera plus infecté de puces, de lèpres et d’hommes machines que les ignobles ignorant notre Amour croyaient dominer,
Liberté, égalité, fraternité,
Trois mots qui mourraient
Tout en résonnant sans cesse dans nos têtes, toi et moi et heureusement dans celle de millions de gens qui ne souhaitaient que danser à l’intérieur de cette pyramide, le paradis, où ces trois mots deviendraient une ritournelle d’hirondelles
Celle que nous guidons dans le ciel
Pour annoncer le printemps éternel,
Je t’aime
Je n’arrive pas encore à imaginer la rencontre, le croisement de regard, les premiers mots, sourires, tes vannes qui vont me blesser gentiment comme des piments (j’adore)
Et j’imagine très bien
Je devine
Feeling
Nous aurons le feeling
Et
Ca me fait déjà sourire
Comme je connais ton sourire et ta voix douce comme la mienne
Ton accent
Ton visage lumineux
Ton corps de Dieu
Je devine ta malice
Nous rirons
Nous boirons du bon vin
Nous chanterons
Musiques
Nous déconnerons sur le passé
Sur les Mondes.
Des larmes ? Peut-être. I don’t know.
Ou alors juste une montée ou alors 2,3 pour faire Cinecitta.
Une fontaine.
Ce ne sera pas du cinéma.
J’imagine nos séismes. Et j’en suis encore à redouter de ne rien ressentir de peur de deviner que ceux-ci seront si importants, de peur que la joie au bout des doigts, au bout des yeux n’éclose pas.
J’ai peur de me trahir moi-même, de te trahir, de trahir le sang de ma mère. Je dis sale à des anges que j’aime et ça me dégoûte, j’en souffre et je me dis que je ne serai jamais aimable, malgré notre amour qui nous lie à jamais et tous ces amours qui m’apparaissent comme de merveilleux coquillages surgissant des sables des plages atlantiques,
Et peut-être des mers de Chine,
Et d’autres mers, ta Mer
Et d’autres océans.
Et je pense d’abord à toutes les négritudes,
Si BELLES
Qui me font couler des larmes immenses de souvenirs, de confusions, de souffrance
Et quelles souffrances
Et quelles forces de renaissance.
Je suis aussi dans leur joie à tous ces Black People qui nous écoutent.
Dès que je pense à cette joie, je pense à leur, à notre souffrance : je suis malade et débordant de cette santé nouvelle.
Nouvelle ?
Elle nous a abandonné, comme nous ne nous sommes jamais abandonnés, ce mot qui fait aussi pleurer.
Je rêve de retrouver notre négritude non martyrisée c’est-à-dire avec un rapport à nos corps totalement affranchis de souffrance dont j’ignore l’ampleur et la triste la sophistication, nous les bagnards de nos sangs qu’on a si souvent voulu mêler et triturer pour le pire quand nous, nous sachions en notre cachette en tirer le meilleur.
Nous avons été tous les deux Corneille, l’enfant miraculé du Rwanda. Nous avons été tellement... et moi si souvent au milieu des démons que j’ai peur d’en être devenu un, redoutablement con. Et je regarde des pierres salies par le temps, les frottements et d’autres vierges, presque neuves. Suis-je tout cela à la fois ? Non car je ne suis pas qu’une pierre, nous allons vaincre les guerres, je me bats partout entre bois vert et quelques branches mortes que j’essaie de toutes mes forces, avec toutes tes forces, de vaincre.
Nous sommes les V
Vainqueurs.

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