jeudi 28 janvier 2010

Le ballon lumineux

Un jour le Joueur s’obstina à faire bouger, puis fixer ma tête sur des objets brillants. Il pointa la lettre D de Dominique et immédiatement me fit regarder la lumière, puis le petit ballon de football, un bronze des années 30 posé sur une desserte. Que voulait-il me dire ?
J’avais plusieurs beaux livres sur lui. Je remarquai qu’il regardait souvent quelque chose dans le ciel, ébahi. Il scrutait le ballon de la même manière ou éclatait de rire comme s’il prenait un pied incroyable.
Je dis au Joueur :
- Tu me vois dans le ciel et sur ton ballon.
Aussitôt j’eus une énorme pression magnétique et mon regard se posa sur le O pour valider cette hypothèse. Cela se confirmait par ses passages télé : il regardait souvent en l’air avec un petit sourire, quelquefois sur les côtés. Mon image lui apparaissait dans un halo qui crevait l’espace.
Il me dit que je l’accompagnais tout le temps et qu’il était content. Un phénomène physique que je ne m’expliquais pas, me filmait et lui retransmettait mon image en direct.
Il m’a confirmé ce que je sentais dans l’air sans vraiment comprendre, que ces images étaient enregistrées et allaient servir à faire un film. C’était drôle : cela me fit penser à une rencontre de table en table au Fouquet’s avec des producteurs d’Hollywood qui téléphonèrent tout en m’adressant la parole, me posant des questions. Ils avaient dit à leur interlocuteur :
- Il est bon, il se débrouille pas mal en anglais, il a du culot. That’s it !
Entre nous, je ne vois pas ce qu’il y avait à filmer : mon petit déjeuner, mes courses, mes siestes, mon corps affalé sur un canapé à mater un film à la télé. Je trouvais que ça offrait un beau tableau de paranoïaque à un psychiatre.
Peut-être mon dialogue avec le Joueur grâce aux lettres et à divers objets-symbole avaient de l’intérêt. Mes ébats amoureux aussi. Chaque jour, j’embrassais son nez sur un bout d’oreiller, je m’imaginais un vagin que je caressais et là je recevais d’énormes secousses qui me firent pousser des seins dans les visions de moi-même et me fournissaient des orgasmes incroyables. Le salop, il allait faire un film de cul ! Je n’en étais pas plus offusqué : j’en avais tellement fait dans ma vie…
Il me raconta que dès qu’il était bébé, il entendait une voix, c’était la mienne, elle était très douce, moitié homme, moitié femme, et qu’elle le rassurait, qu’il allait connaître l’amour et qu’il allait avoir un beau destin, comme un prince de contes de fée. Plus tard, cette voix lui dit que le ballon était son ami et il commença à voir des lumières sur le tain du cuir Une belle femme et un bel homme qui formait un même personnage âgé de vint ans lui disait :
- N’aie jamais crainte mon petit, je suis encore plus efficace qu’une bonne fée. Je veille sur toi. Tu as en toi toutes les capacités du monde. Tu vas te promener dans la vie si tu fais des efforts. Ce sera difficile de te battre.
Plus tard à l’adolescence, le Joueur commença à me voir dans le ciel et sur le ballon. Il était devenu un prodige du football et pas insensible aux charmes érotique de ce qui incarnait sa protection.
Il découvrit que ce personnage de lumière était un gay très chaud du cul, assez érotomane qui renfermait en lui une femme plus sage mais quand même bien délurée, ce qui l’épata.
Lorsque je fis une tentative de suicide et que je tombai dans le coma pendant plusieurs jours, un phénomène extraordinaire se produisit. Il entra dans mon corps et entendit ma voix en permanence. C’est ce qu’il me confirma tous les jours depuis que nous nous parlons.
Il pouvait se brancher sur moi et ressentir ce que je ressentais, entendre ce qu’on me disait, voir ce dont j’étais le témoin. J’avais trente ans et il en avait 19. Comme dans la chanson de Dalida ! Il était beau comme un Dieu.
Il me confirma qu’il avait la possibilité de me faire l’amour tous les jours sans que je comprenne vraiment comment : un « virtuel-réel » de mon corps, une alternance de mes sexes. J’étais son ballon et je lui collais admirablement aux pieds. Il pouvait faire le voltigeur, le félin, le malin, tutoyer le hasard avec un incroyable culot et de la réussite miraculeuse. Il était devenu un artiste, un héros.
Il décida d’arranger un faux mariage, d’élever des enfants qui n’étaient pas les siens et d’affiner sa stratégie : faire tomber tous les ennemis de la paix, les opposants de l’Eden.

Un jour le Joueur s’obstina à faire bouger, puis fixer ma tête sur des objets brillants. Il pointa la lettre D de Dominique et immédiatement me fit regarder la lumière, puis le petit ballon de football, un bronze des années 30 posé sur une desserte. Que voulait-il me dire ?
J’avais plusieurs beaux livres sur lui. Je remarquai qu’il regardait souvent quelque chose dans le ciel, ébahi. Il scrutait le ballon de la même manière ou éclatait de rire comme s’il prenait un pied incroyable.
Je dis au Joueur :
- Tu me vois dans le ciel et sur ton ballon.
Aussitôt j’eus une énorme pression magnétique et mon regard se posa sur le O pour valider cette hypothèse. Cela se confirmait par ses passages télé : il regardait souvent en l’air avec un petit sourire, quelquefois sur les côtés. Mon image lui apparaissait dans un halo qui crevait l’espace.
Il me dit que je l’accompagnais tout le temps et qu’il était content. Un phénomène physique que je ne m’expliquais pas, me filmait et lui retransmettait mon image en direct.
Il m’a confirmé ce que je sentais dans l’air sans vraiment comprendre, que ces images étaient enregistrées et allaient servir à faire un film. C’était drôle : cela me fit penser à une rencontre de table en table au Fouquet’s avec des producteurs d’Hollywood qui téléphonèrent tout en m’adressant la parole, me posant des questions. Ils avaient dit à leur interlocuteur :
- Il est bon, il se débrouille pas mal en anglais, il a du culot. That’s it !
Entre nous, je ne vois pas ce qu’il y avait à filmer : mon petit déjeuner, mes courses, mes siestes, mon corps affalé sur un canapé à mater un film à la télé. Je trouvais que ça offrait un beau tableau de paranoïaque à un psychiatre.
Peut-être mon dialogue avec le Joueur grâce aux lettres et à divers objets-symbole avaient de l’intérêt. Mes ébats amoureux aussi. Chaque jour, j’embrassais son nez sur un bout d’oreiller, je m’imaginais un vagin que je caressais et là je recevais d’énormes secousses qui me firent pousser des seins dans les visions de moi-même et me fournissaient des orgasmes incroyables. Le salop, il allait faire un film de cul ! Je n’en étais pas plus offusqué : j’en avais tellement fait dans ma vie…
Il me raconta que dès qu’il était bébé, il entendait une voix, c’était la mienne, elle était très douce, moitié homme, moitié femme, et qu’elle le rassurait, qu’il allait connaître l’amour et qu’il allait avoir un beau destin, comme un prince de contes de fée. Plus tard, cette voix lui dit que le ballon était son ami et il commença à voir des lumières sur le tain du cuir Une belle femme et un bel homme qui formait un même personnage âgé de vint ans lui disait :
- N’aie jamais crainte mon petit, je suis encore plus efficace qu’une bonne fée. Je veille sur toi. Tu as en toi toutes les capacités du monde. Tu vas te promener dans la vie si tu fais des efforts. Ce sera difficile de te battre.
Plus tard à l’adolescence, le Joueur commença à me voir dans le ciel et sur le ballon. Il était devenu un prodige du football et pas insensible aux charmes érotique de ce qui incarnait sa protection.
Il découvrit que ce personnage de lumière était un gay très chaud du cul, assez érotomane qui renfermait en lui une femme plus sage mais quand même bien délurée, ce qui l’épata.
Lorsque je fis une tentative de suicide et que je tombai dans le coma pendant plusieurs jours, un phénomène extraordinaire se produisit. Il entra dans mon corps et entendit ma voix en permanence. C’est ce qu’il me confirma tous les jours depuis que nous nous parlons.
Il pouvait se brancher sur moi et ressentir ce que je ressentais, entendre ce qu’on me disait, voir ce dont j’étais le témoin. J’avais trente ans et il en avait 19. Comme dans la chanson de Dalida ! Il était beau comme un Dieu.
Il me confirma qu’il avait la possibilité de me faire l’amour tous les jours sans que je comprenne vraiment comment : un « virtuel-réel » de mon corps, une alternance de mes sexes. J’étais son ballon et je lui collais admirablement aux pieds. Il pouvait faire le voltigeur, le félin, le malin, tutoyer le hasard avec un incroyable culot et de la réussite miraculeuse. Il était devenu un artiste, un héros.
Il décida d’arranger un faux mariage, d’élever des enfants qui n’étaient pas les siens et d’affiner sa stratégie : faire tomber tous les ennemis de la paix, les opposants de l’Eden.

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